Les droits oubliés des enfants de rues

2.05.24 | Centre de Ressources, Grandir Ailleurs

Les enfants des rues à Madagascar sont une réalité qui persiste malheureusement dans le pays. Ces enfants, souvent livrés à eux-mêmes, vivent dans des conditions précaires, sans pouvoir répondre à leurs besoins fondamentaux tels que l’alimentation, l’éducation et la santé.

Ces enfants, marginalisés et souvent invisibles, sont les oubliés d’une société. Leur situation précaire, loin d’être seulement une question de pauvreté, est le symptôme d’une série de lacunes dans le système de protection de l’enfance.

Les chiffres, bien qu’ils puissent varier, témoignent de l’ampleur du problème. Avec des estimations de plusieurs centaines de milliers, ces enfants des rues ne sont pas seulement des statistiques, mais des vies avec des histoires poignantes. Ils sont les victimes d’une multitude de facteurs, allant de la pauvreté à la désintégration des structures familiales.

Vivre dans la rue signifie être exposé à des dangers constants, qu’il s’agisse de la faim, de la maladie ou de la violence (provenant d’autres enfants ou d’adultes). 

L’accès limité à l’éducation les prive de l’opportunité de briser ce cycle de pauvreté. Pour beaucoup, leur enfance est volée, remplacée par la nécessité de survivre au jour le jour. S’intégrer dans la société semble impossible.

La situation des enfants des rues à Madagascar met en lumière une violation des droits fondamentaux énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE) adoptée par les Nations Unies en 1989. 

La CIDE reconnaît que tous les enfants ont le droit à la survie, au développement, à la protection et à la participation. Cela inclut le droit à un niveau de vie adéquat, à une éducation de qualité, à des soins de santé adéquats et à une protection contre toutes les formes de violence, d’exploitation et de négligence. 

En effet, l’enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux. Et notamment d’une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance.

Cependant, pour les enfants des rues à Madagascar, ces droits fondamentaux sont souvent bafoués. 

Ils sont privés d’un environnement familial stable, de soins de santé adéquats, d’une éducation formelle et sont exposés à des risques constants de violence, d’exploitation et d’abus. Leur vulnérabilité est exacerbée par leur situation précaire, les laissant sans protection face aux dangers de la rue.

Il est impératif que les autorités malgaches et la communauté internationale redoublent d’efforts pour garantir la pleine mise en œuvre de la CIDE, afin de protéger les droits de tous les enfants, y compris ceux qui se trouvent dans des situations de rue. 

Cela nécessite des politiques et des programmes qui visent à prévenir l’abandon des enfants, à renforcer les structures familiales, à offrir un accès équitable à l’éducation et aux soins de santé, et à protéger les enfants contre toutes les formes de violence et d’exploitation.

Quelles actions concrètes ? 

Notre association locale Grandir à Antsirabe agit chaque jour pour apporter une réponse à ces problèmes.

Le programme de réinsertion sociale et familiale, le Centre d’Hébergement Temporaire, les maraudes et les services de santé représentent des sources d’espoir. 

Mais il ne s’agit là que de mesures d’urgence. 

Il est impératif de s’attaquer aux racines profondes de ce problème. Cela nécessite une approche globale, mettant l’accent sur la prévention de l’abandon, le renforcement des familles et la création d’opportunités économiques durables. 

Nous avons donc comme enjeu d’intervenir globalement dans le milieu social autour des jeunes vulnérables (enfants des rues, enfants exploités) avant, pendant et après qu’ils se retrouvent dans des situations difficiles (comme le décrochage scolaire, la délinquance, etc.), à la fois pour répondre à leurs besoins et pour prévenir les risques.

En outre, il est essentiel de sensibiliser le public et de plaider en faveur de politiques qui garantissent les droits de tous les enfants, conformément aux principes de la Convention relative aux droits de l’enfant. 

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