De la rue… à la cuisine : l’histoire de Faridah

8.11.22 | Grandir à Antsirabe, Portraits

Je m’appelle Faridah, j’ai 18 ans et j’ai récemment eu ma carte d’identité nationale.

Une enfance dans les rues d’Antsirabe

Pendant mon enfance, je n’ai pas connu ma famille : mon père est décédé et ma mère nous a abandonnés. J’étais donc seul avec mon petit frère ; nous avons vécu pendant deux ans dans les rues d’Antsirabe.

Un soir, en 2019, j’ai vu l’équipe de Grandir à Antsirabe pendant une maraude. J’ai participé aux activités et les éducateurs m’ont proposé de rejoindre le Centre d’Hébergement Temporaire.

Une formation professionnelle en cuisine

Après quelque temps au Centre d’Hébergement Temporaire, j’ai intégré le projet d’Accompagnement Social. J’ai choisi de suivre une formation professionnelle en cuisine. 

J’ai d’abord suivi un stage de découverte du métier avec Tojo, un des anciens bénéficiaires de Grandir à Antsirabe qui travaille dans les cuisines d’un grand restaurant d’Antsirabe, Couleur Café.

En 2020, j’ai intégré le Foyer Oliva Ulhrich* pour 2 ans de formation professionnelle. Puis j’ai fait un stage de 4 mois en pâtisserie dans une des boulangeries les plus connues de la ville, Mirana.

*Créé en 2008 et tenu par la congrégation religieuse catholique des Servantes du Cœur de Jésus, le Foyer Oliva Ulhrich accueille les orphelins, les enfants non scolarisés et les jeunes mères. À travers son centre de formation, le foyer leur propose des formations aux arts ménager, culinaire et vestimentaire (coupe et couture, broderie) pour leur permettre de devenir indépendants.

Et aujourd’hui…

J’assiste les cuisinières de Grandir à Antsirabe lorsqu’elles ont besoin d’aide pour préparer les repas du Centre d’Hébergement Temporaire ou ceux des visiteurs qui passent à l’association. 

Cela me permet aussi de voyager ! Comme chaque année, Grandir Aventure (agence de voyages membre de la fédération Grandira qui propose des colonies de vacances solidaires pour ados) permet à des jeunes français de découvrir notre pays. J’ai donc accompagné les groupes de jeunes sur la côte ouest de Madagascar, dans le village de Mangily près de Morondava (là où il y a l’allée de baobabs !). J’ai participé à la préparation des repas des groupes.

Je fais également des donuts que je vends pour gagner un peu d’argent : je travaille toute la semaine, sauf le lundi. Enfin, je viens de commencer un emploi d’aide-cuisinier au Code 110, un bar karaoké bien connu à Antsirabe. 

Un nouveau Faridah !

Je me sens différent de ce que j’ai été auparavant : maintenant, je suis propre et je m’habille bien, j’ai étudié et je suis comme tout le monde. Les éducateurs m’ont aidé à ouvrir un compte en banque et j’économise une partie de l’argent que je gagne.

Bien que j’aie aujourd’hui un emploi, quand j’aurai le temps, je souhaite quand même continuer à aider les cuisinières dans la préparation de nourriture pour les enfants du CHT.

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