Témoignage d’un jeune du Centre d’Hébergement Temporaire

24.01.17 | Non classé

Le témoignage de Hery au Centre d’Hébergement Temporaire

→ C’est à l’occasion des fêtes de Noël au Centre d’Hébergement Temporaire qu’Hery a accepté de nous raconter son histoire.

Il s’appelle Hery et il a 13 ans.

« Dans ma famille, nous sommes 5 enfants. Ma sœur aînée, la plus âgée d’entre nous, est déjà mariée et a une petite fille. Ensuite il y a mon frère aîné qui vit chez mon oncle. » Quant à sa petite sœur, elle est « accueillie au village » ; et son petit frère vit encore avec sa mère et son beau-père. « Mon père biologique est déjà mort.« 

Nous avons souhaité connaître les raisons de son arrivée dans la rue : « Chez nous, je n’ai aucun ami avec qui jouer parce qu’ils vont tous à l’école. Alors j’ai décidé d’aller à Antsenakely [ndlr : le petit marché d’Antsirabe, à côté duquel dorment les enfants que nous rencontrons lors des maraudes de nuit). Quand je vivais encore chez ma mère, on y vendait des citrons. Plus tard, on a arrêté cette activité et j’ai suivi les amis que je me suis fait dans la rue. »

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Son quotidien

« Le matin, lorsque je sors du Centre d’Hébergement Temporaire, je me dirige vers Shoprite [un supermarché d’Antsirabe] à Antsenakely et me poste devant pour y mendier. Après, je fais du porte-à-porte pour jeter les déchets des gens et, en échange, gagner un peu d’argent. Le midi, je retourne à Antsenakely pour chercher à manger avant de revenir mendier. Une fois arrivée l’heure de rentrer, je me dirige vers le Centre d’Hébergement Temporaire. Généralement, je passe mes journées en compagnie de mes amis Lova et Tsilavina. »

Un souvenir de Noël

Son plus beau souvenir de Noël, il l’a vécu chez son oncle. « Comme nous l’avons fait cette année au CHT, nous avions décoré la maison avec des guirlandes partout. Mon oncle avait même acheté un grand sapin !« 

Hery décide malgré tout de quitter le foyer de son oncle : « je me disputais souvent avec ses enfants. »

« Et l’année dernière, où as-tu passé noël ? »

« L’année dernière, je n’étais pas à Antsirabe pour les fêtes. Ma mère m’a trouvé du travail et mes employeurs m’ont ramené à Antananarivo (la capitale). J’ai terriblement souffert pendant cette période parce que mes employeurs étaient tyranniques. Je devais m’occuper d’un bébé tout en étiquetant des sachets dans lesquels on mettait des vêtements d’enfants à vendre. »

Seuls moment de détente : les week end, qui étaient pour Hery l’occasion d’aller voir des match de foot. Cela ne suffisait pas pour adoucir le quotidien du garçon : « Je me faisais tout le temps gronder, les tâches se succédaient sans jamais s’arrêter. » Hery décide alors de rentrer à Antsirabe.

Son parcours avec Grandir Ailleurs

« Quand j’ai rencontré Tsilavina à Antsenakely, il y a quelque temps, il m’a proposé de venir vivre avec lui au sein du Centre d’Hébergement Temporaire. » Après sa première nuit passée là-bas, il décide de réitérer l’expérience avec ses amis.

« Ce qui me plait le plus (au CHT) c’est de m’amuser. L’activité que je préfère le plus c’est la peinture. »

Nous finissons par lui demander quels son ses rêves et ses souhaits pour l’avenir

« Je n’en ai pas, vraiment aucun… »

Des rêves, nous espérons que Hery saura en trouver, que ce soit au Centre d’Hébergement Temporaire, dans les associations partenaires dans lesquelles nos éducateurs le dirigeront en fonction du diagnostic établi lors des différents échanges avec lui ou auprès de sa famille après un Accompagnement Familial adapté (en savoir +)
Et de l’espoir, nous en avons encore beaucoup pour ces enfants qui passent leurs journées et/ou leurs nuits dans les rues d’Antsirabe.
Si nous pouvons mettre en place tous ces beaux projets, c’est en parti grâce à tous nos soutiens, partenaires, parrains et donateurs ! Merci !
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