Le Focus Group, c’est la dernière nouveauté de l’OSCAPE ! L’idée consiste à organiser des groupes de réflexion autour de thématiques qui concernent les enfants en situation vulnérable. Gauthier, volontaire à Madagascar, nous raconte.
Une première pour l’OSCAPE !
Direction l’Alliance Française d’Antsirabe le vendredi 29 février 2020 au matin pour assister à cette grande première. Margot et Fanja de l’OSCAPE ont pris soin de disposer les chaises en cercle afin que les jeunes participants puissent s’installer. La salle est lumineuse, une jolie fresque murale se distingue : bref, le cadre est très sympa. Les premiers participants arrivent vers 9h, le sourire aux lèvres ! Ils ont entre 10 et 18 ans et seront séparés en deux groupes : les 10 – 14 ans d’un côté, les 15 – 18 de l’autre. Tous sont en situation de vulnérabilité et issus des associations membres de l’OSCAPE.
Une fois tout le monde installé, Mano, coordinatrice de l’OSCAPE, prend la parole. Elle rappelle le principe de cette activité et explique son déroulement : des animateurs de Tanora Guaran’teen vont animer des ateliers autour des droits de l’enfant, ils vont dessiner, mimer, jouer. L’objectif ? Informer les participants des droits dont ils disposent et de ce que cela implique. En les sensibilisant à cette thématique, l’OSCAPE espère qu’ils seront plus à même de se défendre contre les injustices et illégalités dont ils peuvent faire l’objet.
9h30, début des hostilités. Les animatrices commencent par lancer des « Ice Breaking Game » (ateliers ludiques et participatifs) pour mettre tout le monde à l’aise, créer une dynamique de cohésion et réchauffer l’ambiance. Les enfants sont un peu timides au début mais finissent par trouver leur place face à une professionnelle très énergique et expressive. Une fois l’échauffement terminé, il est temps de passer aux choses sérieuses.


C’est quoi, un droit ?
L’animatrice explique d’abord la notion de droit et ce qu’elle implique. Elle détaille les conséquences de leur jouissance pleine et entière sur la vie des enfants en prenant différentes illustrations. Le droit à l’éducation et la liberté d’expression permettent par exemple aux enfants de dire « non » au travail !
Mimes, dessins et théâtre
Ensuite elle demande aux jeunes de mimer les droits auxquels ils pensent… Le résultat n’est pas toujours évident : des mouvement vagues, pas très explicites, mais la volonté est bien là ! Certains miment des câlins, d’autres des joueurs de foot ou encore des cuisiniers… C’est passionnant de voir comment les enfants envisagent ce à quoi ils ont droit. Une fois cet atelier terminé, l’animatrice revient sur chaque prestation et approfondit ce qui mérite de l’être ; le but étant de pousser les enfants à s’exprimer par la gestuelle.
Vers 10h, les encadrants demandent aux enfants de s’armer de crayons de couleur et de feuilles de papier : ils vont devoir démontrer leurs talents d’artistes pour illustrer leurs droits. La tâche me paraissait compliquée mais finalement, je suis surpris par leur créativité. Beaucoup dessinent des maisons pour illustrer le droit au logement. D’autres dessinent des écoles pour le droit à l’éducation. On retrouve toutefois des illustrations surprenantes. Une petite fille s’est par exemple représentée en train de passer le balai. On m’expliquera plus tard qu’elle voulait illustrer le droit de faire les tâches ménagères (curieux n’est-ce pas ?) … Enfin bref, ils font preuve d’une grande créativité : vêtements, famille, repas, nature, « WC », terrain de foot…
Une fois que tous ont finalisé leur chef d’œuvre, les animatrices leur demandent un par un de s’expliquer. Un échange très enrichissant : chacun rebondi sur ce qu’a dit l’autre… C’est un beau panorama des droits de l’enfant qui finit par se dessiner petit à petit.
La dernière partie de l’évènement se veut un peu plus dynamique et collective ! Les animatrices demandent aux jeunes de se regrouper par 3 ou 4 et de préparer un sketch mettant en exergue le respect ou la méconnaissance de droits dont ils sont titulaires.
Encore une fois, j’avais du mal à imaginer comment ils allaient pouvoir s’y prendre. Et encore une fois ils m’ont surpris ! Ils ont été très très bons : tant dans leur jeu d’acteur que dans leurs explications.

Un message à passer…
À la fin de l’atelier, Mano revient sur le devant de la scène pour demander à tous les enfants de reprendre leur stylo et d’écrire un message à destination des autorités, de leurs parents, de leurs éducateurs ou tout simplement de la société ! Voici quelques exemples :
- « Les parents doivent laisser leurs enfants jouer » ;
- « Il faut que chaque société respecte les droits des enfants » ;
- « Les éducateurs doivent respecter l’égalité entre les enfants en classe » ;
- « Il faut construire des maisons pour les enfants qui dorment dans la rue ».
… et un goûter à prendre !
Pendant ce temps-là, Margot et Fanja s’activaient pour organiser le gouter ! Les regards des enfants (et le mien, aussi) étaient instinctivement attirés par les petites pizzas, sambos, mini sandwichs, choux à la crème… La distribution commence et je m’incruste discrètement dans la file qui se forme : je pense qu’ils ne m’ont pas repéré ! Pensée gagnante… Et devinez quoi ? C’était super bon. Vivement la prochaine édition !

Récap 2022 en vidéo !
Merci à nos partenaires locaux Grandir à Antsirabe et l’OSCAPE qui mettent en œuvre sur le terrain toutes ces actions pour les enfants vulnérables à Madagascar. Merci à nos merveilleux partenaires qui financent les projets. Merci à nos donateurs.trices, nos...
Sensibilisation sur les enfants des rues au grand marché d’Antsirabe
Les marchés d’Antsirabe sont les lieux de vie principaux des enfants en situations de rue. Ils y font des petits boulots (porteurs, dockers), récupèrent les restes de fruits et légumes qui tombent par terre (“mikafiry”) et mendient auprès des passants (…)
De la rue… à la cuisine et à l’élevage : l’histoire de Franck
Je m’appelle Franck, j’ai 18 ans et je suis l’aîné d’une fratrie de quatre enfants. C’est suite au décès de mon père que je suis arrivé dans la rue : les relations familiales se sont détériorées et j’étais en mauvais termes avec mon grand-père.
De la rue… à la cuisine : l’histoire de Faridah
Pendant mon enfance, je n’ai pas connu ma famille : mon père est décédé et ma mère nous a abandonnés. J’étais donc seul avec mon petit frère ; nous avons vécu pendant deux ans dans les rues d’Antsirabe.
Madagascar : état des lieux de la situation politique, sociale et économique
C’est dans ce contexte où 67,6% des enfants malgaches sont multidimensionnellement pauvres et 23,7% sont extrêmement pauvres , que Grandir Ailleurs intervient depuis 2007 à Antsirabe (Vakinankaratra) en soutenant les actions de ses partenaires locaux.
Éducation alternative pour les enfants du Centre d’Hébergement Temporaire
Grandir à Antsirabe propose à ses bénéficiaires une éducation privilégiant un apprentissage basé sur l’expérience, l’échange et le jeu (pour les plus jeunes) et qui favorise la construction de savoirs par l’expérimentation et/ou la recherche documentaire, et l’échange argumenté (pour les adolescents).