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Margot occupe le poste d’appui technique à la coordination au sein de l’association OSCAPE. Bras droit de Manovosoa et passionnée par sa mission, elle est un pilier pour l’équipe. Découvrons cette jeune femme hyperactive, super positive et profondément animée par le collectif !
Bonjour Margot, c’est la deuxième fois que l’on se rencontre pour une interview ! Depuis combien de temps travailles-tu pour l’OSCAPE ? Quel a été ton parcours avant de rejoindre l’association ?
J’ai commencé à travailler pour l’OSCAPE en février 2018, il y a environ un an et demi. Juste avant d’arriver à Madagascar, je venais de passer un an et demi au Québec pour terminer mon master en gestion de projets en développement international et actions humanitaires.
Avec Manovosoa, tu fais donc partie des piliers de l’OSCAPE ! Comment vois-tu ton travail, quelles sont tes principales missions ?
J’occupe le poste d’appui technique à la coordination : en gros, je travaille en binôme avec Mano sur toutes les tâches de coordination. Entre le moment où je suis arrivée et aujourd’hui, mon poste a beaucoup évolué,entre autres parce que nous avons recruté deux nouveaux membres à l’équipe, depuis janvier 2019. Fanja occupe le poste de responsable des opérations ; et nous avons créé un poste de chargé de communication et plaidoyer, occupé cette année par Yann. Cela a doublé nos effectifs, ce n’est pas rien ! Et ces recrutements nous ont permis, à Mano et moi, de nous libérer du temps, de revoir nos fiches de poste et de nous consacrer davantage à des choses que l’on avait peu le temps de faire avant.
Le fait de recruter répondait à un vrai besoin. Aujourd’hui, le « qui fait quoi » est davantage défini, les missions de chacun.e sont plus claires. Et la création du poste de Yann nous permet de nous développer sur l’aspect « plaidoyer », chose que nous avions peu le temps de faire auparavant.
De mon côté, j’ai désormais plus de temps à consacrer à la stratégie et au développement de l’OSCAPE. Cela inclue, entre autres, la recherche de partenariats et leur suivi. Il y a aussi toute la recherche de financements et la gestion des projets de l’OSCAPE : la rédaction du projet, sa mise en œuvre et son suivi ; puis la rédaction des rapports, des budgets finaux et l’évaluation du projet.
Je suis très contente de cette redéfinition des postes ! Et ce qui est génial, c’est d’y avoir pris part : nous avons pu recentrer nos actions respectives sur ce que nous savons et aimons faire ; mais aussi, sur des compétences qui nous sont moins familières et que nous souhaitons développer. Et puis, il y a vraiment une grosse polyvalence dans le travail. Là, j’ai l’impression de ne t’avoir parlé que d’une infime partie des missions : mais il n’y a pas une semaine qui ressemble à l’autre !
Tu n’as effectivement pas l’air de t’ennuyer ! Qu’est-ce que tu préfères dans ton poste aujourd’hui ? Et, à l’inverse, qu’est-ce qui te semble le plus difficile ?
Ce que je préfère, c’est le travail d’équipe. Et je ne parle pas que de l’activité de coordination à l’OSCAPE mais surtout du travail mené avec toutes les associations : de la réflexion stratégique de chaque activité à sa réalisation concrète, tout est fait, pensé et réalisé avec les membres de l’OSCAPE. Je trouve cela super ! Cela nécessite évidemment une bonne organisation : les réunions à plus de 30 personnes, cela peut parfois durer ! Mais au moins, tout le monde peut participer à la définition des projets. Et puis ce ne sont pas toujours les mêmes personnes qui interviennent : cela fait émerger beaucoup d’idées différentes, qui, ensemble, donnent plein de choses chouettes.
Ce qui me semble plus difficile, c’est de trouver du temps. Entre février 2018 et aujourd’hui, une dizaine d’associations a rejoint l’OSCAPE. Donc forcément, cela fait plus de demandes et de travail. Et c’est parfois dur de dégager des moments, au-delà de ce que l’on fait déjà, pour aller rendre visite aux associations, prendre des nouvelles des enfants et des projets à venir, simplement discuter… J’ai l’impression que l’on a de plus en plus de sollicitations et de moins en moins de temps pour y répondre, par manque d’effectif certainement. C’est parfois un peu frustrant !
Une qualité essentielle à ton poste ?
Je dirais la capacité d’adaptation. Pour gérer le poste, premièrement, dont les missions sont multiples et assez variées. Lorsque l’on vient de l’étranger, il faut aussi pouvoir s’adapter au fonctionnement local. Enfin, je dois savoir me fondre dans différents milieux, en fonction des interlocuteurs rencontrés : entre les partenaires, les autorités, les éducateurs et les enfants, je suis en contact avec des publics très divers.
Pourquoi as-tu choisi l’OSCAPE ?
A la fin de mon master, je cherchais du travail : j’avais envie de partir à l’étranger et j’étais prête à partir à peu près n’importe où dans le monde. J’ai vu l’offre pour l’OSCAPE et la mission m’a vraiment plu : c’est peut-être aussi pour cela que j’ai prolongé la durée de mon contrat initial 😉.
J’aime le fait que l’OSCAPE soit une organisation de droit malgache : cette idée de mise en réseau, de travail en commun et de partage des ressources me plaît. Comme on dit, « ensemble, on est plus fort » : cela sonne peut-être utopique mais c’est vrai ! Plutôt que de rester chacun dans son coin, mettons nos idées en commun pour construire quelque chose de beaucoup plus grand !
Un souvenir / une anecdote au sein de l’OSCAPE qui t’a marquée ?
Je pense que ce serait le Sport pour Tous de l’année dernière, en 2018. C’est un tournoi inter-associatif qui réunit les associations de l’OSCAPE autour de différents sports, de jeux pour les plus petits, de handisports… Nous avons passé pas mal de temps à le préparer, c’est l’un des évènements annuels phares de l’OSCAPE. Cela a nécessité beaucoup de réunions en amont et, ne l’ayant pas vécu avant, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre concrètement.
Et sont arrivés les 3 jours d’événement…C’était génial ! Tu vois les enfants arriver au fur et à mesure… Et ça ne s’arrête pas ! Tu te dis : « mais combien ils sont ?! »(rires). Se rassembler pendant 3 jours, voir les enfants se mélanger, faire du sport, s’amuser… C’est un moment vraiment super positif ! Et puis c’est chouette aussi de voir la concrétisation de tout un travail effectué en amont. Je pense que c’est le premier évènement qui m’a autant marquée.
Portrait chinois : si tu étais…
Un animal ?
Un caméléon, pour sa capacité à se modeler à son environnement et pour sa vision à 360°.
Une chanson ?
Après mûre réflexion… J’ai choisi ma sonnerie de téléphone ! C’est Dancin (krono remix) de Aaron Smith. Au-delà du fait que j’adore l’entendre et qu’elle me met en joie à chaque appel, je pense que pas mal de personnes m’identifient à cette musique !
Un sport ?
En ce moment et depuis quelques mois, celui que j’adore, c’est la course à pieds. Déjà, parce que c’est un bon moyen de se défouler ; mais aussi, je trouve qu’Antsirabe se prête tellement bien à la course ! C’est vraiment mon petit plaisir du matin de me lever un peu plus tôt et d’aller voir le lever de soleil dans les rizières ; en plus, l’atmosphère à ce moment de la journée est calme et très agréable. Et sinon, un sport que je pratique depuis bien plus longtemps, c’est la randonnée : elle me permet de découvrir par moi-même de nouveaux endroits, pas forcément accessibles autrement. Grâce à mes petites pattes, j’ai d’ailleurs pas mal sillonné les différents quartiers d’Antsirabe ! Dans les deux sports, c’est surtout le cadre et la découverte qui vont « autour » de l’activité qui me plaisent.
Un objet
Je dirais un hamac. Il n’y en a pas partout, mais tu es toujours trop content.e d’en trouver un ! C’est apaisant et relaxant et, en général, ils sont souvent dans des lieux très confortables, tranquilles.
Une qualité
La capacité à positiver. J’ai l’impression de voir souvent les choses du bon côté… Et même quand tout parait catastrophique ! C’est un vrai moteur, pour moi, de voir les choses ainsi.
Un défaut
Cela s’est confirmé ce matin même : l’impatience ! Mais j’y travaille, hein ! J’aime quand les choses sont faites rapidement et cela peut m’agacer, lorsqu’elles prennent plus de temps qu’elles ne le devraient.
Un péché mignon
Les cacahuètes ! Je peux en manger vraiment beaucoup, jusqu’à en avoir mal au ventre.
Si tu pouvais être quelqu’un d’autre le temps d’une journée, qui aimerais-tu être ?
Je dirais l’un des enfants d’une des associations de l’OSCAPE, pour mieux comprendre ce qui peut se passer dans la tête d’un enfant en situation vulnérable, ici à Madagascar.
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