Tabac, drogue et alcool : SOLIMEDA sensibilise les enfants du CHT

5.07.19 | Grandir à Antsirabe

SOLIMEDA, c’est l’association de solidarité des étudiants en médecine d’Amiens qui assure des ateliers de prévention autour de l’hygiène et la santé. Pendant un mois, une dizaine d’étudiants a élu domicile à Antsirabe pour mener des sensibilisations auprès des enfants du Centre d’Hébergement Temporaire de Grandir à Antsirabe. Marion, bénévole pour Grandir Ailleurs, s’est rendue à l’une d’entre elles et nous raconte.

Une introduction en dessin animé

« Nous sommes lundi 1er juillet, il est 18h30 et il fait déjà nuit depuis bien longtemps ! Alors que la canicule brûle la France, à Antsirabe, nous rentrons pleinement dans l’hiver ! Les derniers enfants sortent de la douche : ils sont une dizaine et se rassemblent dans la salle commune du CHT, en pyjama et surexcités.

Agathe, Anaïs, Hélène et Maureen, 4 étudiantes de l’association SOLIMEDA, et Nandrianina, en charge des sensibilisations pour Grandir à Antsirabe, sont déjà en place : c’est leur 4ème (et dernière) intervention auprès des enfants. Ce soir, nous allons parler tabac, alcool et drogues. L’atelier débute par la diffusion d’un petit film d’animation. Un oiseau marche, tranquillement, jusqu’à rencontrer une boule jaune d’or, posée au sol. Il boit la substance, se colore et s’envole dans un ciel jaune, bercé par une douce musique ; il réattérit ensuite dans son monde en noir et blanc. Il continue de marcher, retombe sur une petite boule jaune, la boit à nouveau et profite à nouveau de ses effets agréables. Mais ils durent moins longtemps et le retour à la réalité est un peu brutal. La vidéo se poursuit, avec un oiseau de plus en plus gris, des effets agréables de plus en plus court et un atterrissage de plus en plus douloureux.

Une fois la vidéo terminée, les enfants sont invités à partager leurs impressions. Plusieurs mains se lèvent pour décrire l’état physique de l’oiseau, qui se dégrade au fur et à mesure de ses « prises de boule jaune » ; on aborde la question de dépendance. C’est une manière très simple et vivante de plonger les enfants dans le thème de la soirée.

Premier volet : le tabac

Agathe commence par demander aux enfants s’ils ont déjà fumé du tabac et pourquoi : l’un évoque un mal de dents apaisé par du tabac à chiquer, un autre, l’influence de ses amis. Sont ensuite projetées des photos de dents noircies, voire déchaussées : cela me dégoûte, mais fait bien rire les enfants ! Ils sont un peu moins hilares lorsque l’on en vient aux photos et vidéos de poumons noirs et affaiblis. Un enfant demande si cela se produit aussi lorsque l’on fume sans avaler la fumée, un autre si les effets sont irréversibles : je les sens concernés par le sujet, de manière concrète.

L’alcool

Anaïs prend le relai sur ce second thème. Sans surprise, à la question : « qui a déjà bu de l’alcool ? » se lève un rideau de mains. Les raisons ? Variées et parfois surprenantes : la faim, le froid, l’un a utilisé la boisson comme médicament, l’autre était content après un combat de coqs ! Là aussi, je les sens connaisseurs : ils décrivent la chaleur qui se répand au niveau du thorax, la difficulté à marcher droit au bout de quelques gorgées.

De la même manière que pour le sujet du tabac, Anaïs explique ensuite aux enfants les effets et risques associés à la consommation d’alcool. Elle leur projette une image des zones actives d’un cerveau sous alcool, nettement moins nombreuses que dans un cerveau sain. Un enfant, perplexe, réagit : « pourtant, quand je bois, je me souviens de plein de choses ». Les enfants se livrent, c’est bien et cela permet de corriger certaines idées reçues.

La drogue

Pour ce dernier sujet, mené par Maureen, « seuls » deux ou trois enfants sont concernés. Le cannabis, principalement, leur donne la sensation d’être plus forts et les aide à porter des choses lourdes, lorsqu’ils travaillent ; et, comme pour la cigarette, ceux qui ont essayé ont imité leurs amis.

Au bout de 45 minutes, les enfants montrent des signes d’agitation : ils sont fatigués, il est temps d’arrêter 😊.

Je m’appelle Todisoa, j’ai 17 ans

Je m’appelle Todisoa, j’ai 17 ans

« Je m’appelle Todisoa, j’ai 17 ans et j’ai vécu dans la rue pendant 5 ans avant de rejoindre Grandir à Antsirabe. La vie dans la rue Je travaillais comme porteur au marché Sabotsy la journée, puis dans une salle vidéo le soir, et la nuit, je dormais au marché. Un...

lire plus
Madagascar : état des lieux de la situation politique, sociale et économique (2024)

Madagascar : état des lieux de la situation politique, sociale et économique (2024)

Madagascar, la cinquième plus grande île du monde, est confrontée à une crise économique et sociale sans précédent, exacerbée par des défis politiques et environnementaux. En dépit de ses vastes ressources naturelles, la population malgache, composée d’environ 28 millions d’habitants, lutte contre l’un des taux de pauvreté les plus élevés au monde.

lire plus

Les derniers articles

Je m’appelle Todisoa, j’ai 17 ans

« Je m’appelle Todisoa, j’ai 17 ans et j’ai vécu dans la rue pendant 5 ans avant de rejoindre Grandir à Antsirabe. La vie dans la rue Je travaillais comme porteur au marché Sabotsy la journée, puis...

Tabac, drogue et alcool : SOLIMEDA sensibilise les enfants du CHT