
/PORTRAIT/ Nandrianina a fait ses premiers pas dans l’association Grandir à Antsirabe en tant qu’assistante administrative et sensibilisatrice lors des maraudes. Aujourd’hui, elle sillonne les rues et interroge les habitants d’Antsirabe pour mieux comprendre le regard qu’ils portent sur les enfants des rues.
Nandrianina, tu es aujourd’hui responsable de la sensibilisation des publics et des institutions. En quoi consiste ta fonction ?
Nous avons le projet de mettre en place différents moyens de médiation pour sensibiliser un large public à la cause des enfants des rues. Pour cela, j’ai commencé une enquête de terrain au cœur de la ville d’Antsirabe. Tous les matins, je pars à la rencontre des habitants de la ville et leur pose de multiples questions. L’après-midi, je rentre l’ensemble des résultats afin d’établir par la suite notre plan d’attaque. Nous avons aussi monté un club de bénévoles malagasy qui épaule nos éducateurs pendant les Activités Jour. Je suis donc en charge de la mobilisation de ces bénéloves. Nous espérons qu’ils deviendront ensuite les ambassadeurs de leur propre quartier.
Pourquoi as-tu choisi de travailler à Grandir à Antsirabe ?
Aider les enfants en difficulté était une volonté de ma part.
Quel est ton plus beau souvenir au sein de l’association ?
Sans hésiter, je répondrai ma rencontre avec les enfants des rues lors de ma première maraude. Leur façon de m’accueillir m’a profondément touchée.
Que souhaites-tu à l’association pour les années à venir ?
J’espère que nous réussirons à sortir tous les enfants d’Antsirabe de la rue. Cela ne signifie pas que l’association va disparaître mais qu’elle aura concrétisé un rêve et pour ainsi aider d’autres personnes.
Portrait chinois…
Si tu étais un animal ?
J’aimerais être un oiseau (qui vole !), pour observer le monde depuis tout là-haut, voir ce qui se passe et agir rapidement.
Si tu étais un film ?
Mon côté romantique choisirai le film The Choice ; une histoire d’amour entre 2 personnes au cours de laquelle l’homme doit prendre une décision délicate : faut-il débrancher sa femme plongée dans le coma suite à un accident ?
A présent, un plat ?
J’adore les cafés gourmands et cette composition me ressemble bien. Je m’adapte à toutes les situations comme un café gourmand s’adapte à tous les palais.
Si tu étais un défaut puis une qualité ?
Je suis assez orgueilleuse, je ne pardonne pas facilement. En revanche, je suis une personne qui s’adapte facilement.
Et une devise ?
Celle-ci est la mienne : « Un rêve ne se réalisera jamais si tu ne te donnes pas la peine de le concrétiser.
Une odeur ?
Je répondrais Chanel n°5. Quand j’étais petite, ma grand-mère m’a offert un petit échantillon du célèbre parfum. Je l’ai gaspillé n’importe comment car je ne connaissais pas sa valeur. Maintenant, je regrette ! (Rires).
Un des 5 sens ?
La vue. Car c’est le premier sens que l’on utilise quand on rencontre une personne.
Un dernier mot ?
« Je terminerais en ajoutant qu’il ne faut jamais se reposer sur ses acquis. On doit toujours faire plus. N’oublions pas aussi que plus nous sommes nombreux et plus nous pouvons réaliser de grandes choses ensemble. »
Clé de compréhension #9 : Vie en rue et modification du rapport au corps
La modification du rapport au corps peut débuter avant l’arrivée en rue, suite à certains événements (ex : violences physiques ou sexuelles) (…)
Clé de compréhension #8 : Vie en rue et modification du rapport à l’autre
La 2e stratégie de survie d’un enfant lorsqu’il arrive en rue est le regroupement.
Comme nous avons déjà vu dans la clef de compréhension n°3, la formation de ce groupe implique la définition du rôle de chacun dans le groupe (= une nouvelle identité) et la mise en place de lien d’exploitation en échange de la sécurité.
Clé de compréhension #7 : vie en rue et modification du rapport à l’espace
En arrivant dans la rue, le jeune s’installe dans un territoire qu’il va identifier comme un endroit sécuritaire. Mais petit à petit (…)
Clé de compréhension #6 : Vie en rue et modification du rapport au temps
Dans la rue, la cassure des rythmes vitaux amène à un temps éternisé : la notion du temps est perdue, il n’y a pas d’événements présents ou futurs pour marquer le temps. L’horloge biologique est déréglée (…)
Clé de compréhension #5 : Le processus de désocialisation
Dans la rue, les repères et codes fondamentaux se déconstruisent, d’autres codes les remplacent. C’est le processus de désocialisation…
Clé de compréhension #4 : La rue, un contexte de violences
Les enfants de la rue, ayant mis en place des stratégies pour survivre en rue (Cf Clé de compréhension 3), font face à différentes formes de violences. Ils sont exposés et vulnérables au monde de la rue. Ces violences sont de plusieurs types (…)
Clés de compréhension #3 : Survivre en rue ?
En arrivant en rue, le jeune va mettre en place des stratégies de survie : une stratégie liée au territoire ainsi qu’une stratégie liée au groupe…
Clés de compréhension #2 : Pourquoi sont-ils dans la rue ?
Pourquoi les enfants de la rue sont-ils dans la rue ? Il s’agit souvent de vécus traumatiques familiaux de différentes natures :
Clés de compréhension #1 : Qui sont les enfants de la rue ?
Il existe 3 catégories d’enfants des rues qui représentent chacune une problématique différente…