Notre partenaire local Grandir à Antsirabe prend en charge les enfants des rues afin de les conduire vers la réinsertion. Les nombreuses actions de sensibilisation organisées permettent d’accroître le spectre de notre action en dehors des locaux de l’association. L’objectif est de pousser la société civile à protéger et à considérer l’ensemble des enfants vulnérables. Pas seulement les bénéficiaires de Grandir à Antsirabe. C’est d’abord pour cette raison que la sensibilisation représente un enjeu majeur pour l’ensemble des enfants.
La sensibilisation, un enjeu majeur pour l’enfance vulnérable
Selon le dictionnaire Larousse, « sensibiliser » consiste à « rendre quelqu’un, un groupe sensible, réceptif à quelque chose pour lequel il ne manifestait pas d’intérêt ». La sensibilisation, c’est donc d’abord informer un public qui, à priori, n’est pas particulièrement sensible à la cause défendue.
Ces actions peuvent s’appuyer sur différents supports : les réseaux sociaux, la presse, le contact de rue ou encore les réunions d’information. Peu importe le moyen, le but est avant tout de susciter l’intérêt de l’interlocuteur, de le convaincre de l’importance de la thématique abordée !
Les enfants des rues font assez largement l’objet de discrimination. Ils sont perçu.es comme des voleurs.euses par une importante partie de la population. Cette stigmatisation provient d’une méconnaissance de leur situation. Ces jeunes font donc l’objet de rejet, ce qui a pour conséquence un repli sur soi et un attachement à la rue encore plus important et difficile à surpasser.
De plus, cette violence d’indifférence et de rejet par les autres conduit l’enfant à être méfiant vis-à-vis des adultes. C’est pourtant eux qui seront en mesure de l’aider.
Une bonne compréhension de la problématique permet pourtant de susciter de la considération pour ces enfants vulnérables.
Il est ainsi fondamental de rappeler qu’avant toute chose, ces jeunes sont des enfants vulnérables qui doivent et peuvent être aidé.es. Une fois correctement éclairées sur la situation, les personnes sensibilisées seront plus à même d’apporter une aide à ces jeunes et de convaincre à leur tour de la nécessité de les accompagner vers une sortie de la rue.
La sensibilisation permet de changer le regard de la société sur les enfants vulnérables. Finalement chacun peut agir à son niveau.
Sensibiliser les habitants d’Antsirabe
Notre partenaire local Grandir à Antsirabe cherche d’abord à sensibiliser la population locale. L’association utilise différents moyens pour y parvenir.
Les Activités Jour, un temps de rencontre
Lors des Activités Jour (Danselarue, BiblioPousse, CinéRue), les éducateurs rencontrent de nombreux habitants d’Antsirabe. Ces moments ont lieu dans l’espace public et visent à permettre aux enfants des rues d’accéder à des moments ludiques et éducatifs. Cela permet de rappeler aux spectateurs.trices que ces jeunes vulnérables sont avant tout des enfants qui ne demandent qu’à pouvoir s’amuser et grandir dans des conditions normales !
Les habitants peuvent aussi discuter du projet avec les éducateurs.trices présent.e.s afin de mieux comprendre les actions menées.
La musique, un puissant outil de sensibilisation
L’association a également créé et diffusé un slam dans lequel des enfants de la rue s’expriment sur leur situation, leurs envies et leurs difficultés. Cet outil, en plus d’impliquer les enfants dans un projet artistique, permet de provoquer la compréhension et de susciter la compassion de celles et ceux qui l’écoutent !
Dans la même logique, l’association a enregistré le morceau « Miaraka aminay » et tourné un clip sur l’Avenue de l’Indépendance d’Antsirabe. Cette chanson évoque la vie d’un enfant de la rue venu au CHT et enfin satisfait dans ses besoins vitaux.
Une bande dessinée pour raconter
Le récit de leurs histoires passe également par le dessin : l’association a pu éditer une Bande Dessinée en malgache et en français pour raconter la vie de jeunes enfants de la rue. Elle est accessible ici.
La scène, un lieu d’expression pour les enfants vulnérables
Les nombreux spectacles organisés par l’association permettent aussi de prouver au public que les enfants des rues sont capables de discipline et de talent artistique. Ces moments sont ouverts au public et permettent d’attirer le regard de la société civile sur le projet social. Ces spectacles ont donc un double intérêt : faire plaisir aux enfants bénéficiaires de l’association et montrer une autre image des enfants des rues auprès des habitants d’Antsirabe venus assister aux festivités. Les enfants des rues sont comme tous les enfants, ils.elles aiment chanter, danser, sont stressé.es avant de monter sur scène, et heureux.se qu’on les applaudisse.
Sensibiliser les écolier.es
Les équipes de Grandir à Antsirabe interviennent également dans sept écoles d’Antsirabe. Les écolier.es sont ainsi sensibilisé.e.s à la situation des enfants des rues. Les intervenant.e.s organisent ainsi des jeux de rôle, des ateliers d’expression et des quiz. Les élèves peuvent ainsi se projeter dans la peau de ces enfants vulnérables et poser des questions afin de mieux comprendre. Chaque semaine, c’est une nouvelle classe qui est ciblée par l’association.
Les équipes ne choisissent pas les écoles au hasard. La plupart du temps, elles sont situées à proximité des lieux de vie des enfants des rues. Les élèves de l’école Luthérienne « Farimbona », située à côté du petit marché, sont ainsi plus à même de comprendre la situation des enfants qu’ils croisent à la sortie des cours, et de changer de regard sur eux.
Sensibiliser les pouvoirs publics
Les autorités publiques jouent un rôle important dans la protection des enfants des rues. Toutefois les faibles moyens dont dispose l’administration malgaches empêchent souvent de mener des actions efficaces. L’association Grandir à Antsirabe cherche néanmoins à prouver que des mesures concrètes sont possibles. L’objectif est aussi de valoriser l’action associative auprès des pouvoirs locaux.
Les équipes rendent ainsi visite aux Fokontany (mairie de quartier) et rencontrent les chefs.fes pour présenter le projet et ses évolutions. Cela permet d’instaurer une bonne relation avec les responsables locaux et de pouvoir collaborer plus facilement en cas de besoin.
Dans la même logique, l’association présente son rapport d’activité à la préfecture et au centre fiscal. Elle fournit également le cahier de présence des enfants du Centre d’Hébergement Temporaire à la Police des mœurs et de la protection des mineurs.
La participation annuelle de Grandir à Antsirabe au Forum des Associations de l’OSCAPE permet aussi d’accroître la visibilité du projet auprès des autorités locales qui viennent rencontrer les associations présentes à cette occasion. Les membres présent.e.s peuvent ainsi rappeler à quel point il est essentiel de proposer des solutions concrètes aux enfants vulnérables et évoquer les difficultés qu’ils.elles rencontrent dans cette tâche.
Ce travail de sensibilisation des autorités permet ainsi de signaler que les enfants sont bien pris en charge, d’accroître la conscience du phénomène et de susciter la réaction des interlocuteurs.trices.
Sensibiliser les voyageurs.euses à Madagascar
Lorsque des voyageurs.euses passent par Antsirabe, ils sont toujours les bienvenu.es à l’association. Le responsable de la sensibilisation leur fait ainsi visiter les locaux et leur présente le projet avant de débuter un atelier de sensibilisation.
Pendant environ 1 heure, les visiteurs.euses sont ainsi informé.es de la situation des enfants des rues. Cet atelier prend une forme assez ludique puisqu’il s’organise sous forme de quiz et de jeu de rôle. Il est ainsi accessible aux plus jeunes comme aux adultes. C’est également l’occasion de diffuser le slam réalisé par les enfants de l’association. Il est alors possible de poser des questions telles que « dois-je donner aux enfants qui me demande de l’argent ? Comment faire si je veux agir ? »
Les voyageurs.euses sont ensuite invité.e.s à participer aux Activités Jour organisées par l’association. Ils.elles sont alors plongé.es dans ces moments récréatifs et éducatifs et réalisent que les enfants des rues sont des jeunes qui, comme tous les autres, prennent plaisir à s’amuser et à jouer ensemble. Les visiteurs.euses peuvent aussi discuter avec les éducateurs.trices et poser les questions qui leur passent par la tête.
Notre agence de voyage solidaire et équitable « Grandir Aventure » permet également à de jeunes français.es de s’impliquer dans des projets de développement local. Durant quelques jours ils rencontrent ainsi l’association et participent à des actions sociales qui permettent d’améliorer la situation des enfants vulnérables. Ils peuvent ainsi participer à la construction d’une école ou d’une aire de jeux et rencontrer les acteurs.trices du projet social à Antsirabe. Ces temps d’actions sont surtout l’occasion de partage et de rencontres. (Lire l’article : un voygae humanitaire ? Non, un voyage solidaire !)
Une fois de retour en France, ces voyageurs.euses peuvent ainsi devenir eux.elles même ambassadeur.drices de la cause que nous défendons et à laquelle ils sont bel et bien sensibilisé.e.s. Le bouche à oreille permettra de recruter des bénévoles, de nouer des partenariats ou d’intéresser des donateurs.trices.
Chacun de nos séjours rentre dans une démarche d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale :
“L’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale permet à chacun de comprendre les mécanismes d’interdépendance et d’exclusion dans le monde, de prendre conscience de l’importance d’une démarche citoyenne ayant pour but de favoriser une solidarité entre les territoires, les générations, les groupes sociaux… Et d’agir pour la construction d’un monde solidaire.” (EDUCASOL)
Sensibiliser depuis la France
Les équipes de la Fédération Grandira mènent également de nombreuses actions en France pour sensibiliser la population. Sébastien, responsable de la vie associative, intervient ainsi régulièrement dans des établissements scolaires pour évoquer notre projet et tenter de sensibiliser à la cause des enfants en situation vulnérable.
Nous participons également à des évènements locaux tels que le marché de Noël, le Bal des pompiers ou encore des expositions photos. C’est encore une fois l’occasion d’accroître la visibilité de nos actions et de rallier toujours plus d’acteurs à notre cause.
La sensibilisation, un fort outil de mobilisation
Que la sensibilisation soit réalisée auprès de jeunes, d’adultes, de malgaches ou de français.es, elle poursuit toujours un objectif : changer le regard des personnes sur les enfants des rues. Tous ne peuvent pas être pris en charge par l’association, mais tous profiteront d’une éventuelle mobilisation de la société civile. C’est donc une belle manière d’améliorer indirectement la situation de ceux qui restent dans la rue et qui ne demandent qu’à être considérés comme des enfants normaux.
Je m’appelle Todisoa, j’ai 17 ans
« Je m’appelle Todisoa, j’ai 17 ans et j’ai vécu dans la rue pendant 5 ans avant de rejoindre Grandir à Antsirabe. La vie dans la rue Je travaillais comme porteur au marché Sabotsy la journée, puis dans une salle vidéo le soir, et la nuit, je dormais au marché. Un...
L’impact de la vie dans la rue sur les enfants : le processus de désocialisation
Privés de leurs repères sociaux ordinaires, les enfants des rues à Madagascar voient leur rapport au temps, à l’espace, aux autres et à eux-mêmes profondément modifié.
Le mois de l’enfance célébré avec des jeux traditionnels à Antsirabe
Pour célébrer le mois de l’enfance, le Centre Culturel LOVASOA 4C, en partenariat avec Rajery Valiha, un chanteur et compositeur renommé ainsi qu’un ambassadeur de la culture malagasy et de la musique traditionnelle avec le valiha, a organisé un événement en faveur des enfants.
Le parcours d’un enfant de la rue avec l’association
Notre association locale Grandir à Antsirabe œuvre depuis plusieurs années pour offrir aux enfants des rues une chance de se réinsérer dans la société. À travers un parcours structuré et diversifié, l'association apporte une aide précieuse et multifacette, allant des...
Sortie à Betafo pour les jeunes bénéficiaires
Antsirabe, 1er juin 2024 - Dans le cadre de leur programme trimestriel d'activités, les jeunes de l'Accompagnement Social ont participé à une sortie éducative à Betafo. Le groupe de 25 jeunes, composé de 4 jeunes en réinsertion familiale, 6 jeunes scolarisés et 14...
Formation médicale au CHT avec Anaïs et Clara
Anaïs et Clara, infirmières, ont récemment effectué une mission à Antsirabe, Madagascar. Leur objectif était d'apporter leur expertise médicale à différentes structures locale. Pendant leur séjour, elles sont passé par Grandir à Antsirabe. Formation premiers secours...